Pourquoi le sujet du plaisir au travail? 

À la recherche des facteurs-clé pour créer un environnement de travail positif, stimulant et performant 

Notre expérience auprès des leaders d’affaires et technologiques dans des contextes de transformation nous a amenés à faire le constat suivant: les entreprises qui réussissent le mieux leur transformation ont un sentiment d’appartenance fort, des objectifs d’affaires clairs et partagés et du plaisir au travail. 
C’est à partir de ce constat qu’est venu le projet d’explorer cette dimension du plaisir au travail en allant à la rencontre de chefs d’entreprise et d’experts qui s’intéressent à ce domaine. 

Trois questions sont posées :

  • Avez-vous du plaisir dans votre travail au quotidien? C’est quoi pour vous le plaisir au travail? 
  • Accordez-vous de l’importance à cette dimension dans votre stratégie d’entreprise? 
  • Quels outils mettez-vous en place pour offrir cet espace? Comment mesurez-vous cette dimension? 

L’objectif de cette démarche est double. Elle vise à identifier les conditions, pratiques et indicateurs mis en place par ces entreprises afin de promouvoir un environnement de travail positif et stimulant. Elle permet de connecter avec des entreprises qui démontrent que c’est possible. 

    Entrevue avec Christophe Villemer, Savoir-faire Linux

    Je me définis comme un entrepreneur qui aime créer de la valeur par la collaboration

    Les points saillants de notre discussion

    • Favoriser un environnement de travail stimulant, avec des projets complexes et innovants, pour répondre aux aspirations des employés techniques. 
    •  Encourager la contribution à l’open source et à des projets ayant un impact positif sur la société pour donner du sens au travail. 
    • Offrir des opportunités de sortir de sa zone de confort et de se dépasser pour favoriser l’apprentissage et l’enrichissement personnel. 
    • Être attentif aux besoins et aspirations individuels des employés, et leur offrir un environnement flexible et personnalisé pour favoriser leur épanouissement. 
    • Reconnaître la mobilité éventuelle des employés, notamment des jeunes, et chercher à leur offrir un environnement propice à l’apprentissage et au développement pour prolonger leur rétention. 

    Avez-vous du plaisir dans votre travail au quotidien? C’est quoi pour vous le plaisir au travail? 

    Un parcours entrepreneurial sous le signe de la collaboration et de l’innovation 

    Christophe Villemer se décrit avant tout comme un ingénieur et un entrepreneur qui puise sa satisfaction dans la création de valeur à travers la collaboration. Installé au Québec depuis 20 ans, Christophe est aux commandes de son entreprise depuis 15 ans, après avoir œuvré dans la coopération internationale. Son approche de l’entrepreneuriat est marquée par une volonté de rassembler les équipes autour de projets communs, où l’innovation est un moteur essentiel. 

    Aujourd’hui, Christophe trouve du plaisir dans son travail. Celui-ci n’a pas toujours été là: après des hauts et des bas, lui et son associé ont décidé de se concentrer sur ce qui leur procure du plaisir, en harmonie avec leurs valeurs: ils ont éliminé les activités lucratives mais non alignées avec l’ADN de l’organisation. L’organisation s’est donc recentrée sur ce qu’ils avaient vraiment envie de réaliser pour les années à venir.

    « Le plaisir c’est un mot complexe, mais je vais dire plutôt l’intérêt de pourquoi. Qu’est-ce qui est intéressant pour un jeune ingénieur, un jeune de travailler chez nous ?» 

    Pour lui, le plaisir au travail est une notion qui doit être au centre de l’activité entrepreneuriale. « Si les dirigeants n’ont pas de plaisir dans ce qu’ils font, cela transparaît inévitablement dans l’entreprise », dit-il. Il insiste sur le fait que le plaisir, loin d’être accessoire, est un indicateur de la santé d’une organisation. En effet, un dirigeant qui ne trouve pas de satisfaction dans son travail aura du mal à motiver ses équipes, ce qui pourrait nuire à la performance globale de l’entreprise. 

    Accordez-vous de l’importance à cette dimension dans votre stratégie d’entreprise?  

    Plaisir et performance : la philosophie implicite d’une boîte de geeks 

    L’expérience de Christophe Villemer montre que la quête de plaisir n’est pas seulement une aspiration personnelle. C’est une composante stratégique de son entreprise. Bien que non verbalisée de manière formelle, cette quête est inscrite dans l’ADN même de son organisation. « « On reste une boîte de geeks, d’ingénieurs […] Et qu’est-ce qui allume des techs ? C’est de réaliser, de travailler sur des problèmes complexes, d’apprendre en permanence, de ne pas être dans la routine, et puis de résoudre des problèmes complexes dans des environnements qui sont intéressants », explique-t-il. 

    Le plaisir, dans ce contexte, se manifeste par la capacité à offrir à ses équipes des défis qui stimulent leur intellect et leur créativité. L’entreprise investit dans l’open source, un choix qui permet aux employés de contribuer à des projets de portée internationale, tout en développant leurs compétences. Ce cadre de travail, qui allie apprentissage continu et absence de routine, est conçu pour maintenir l’engagement et l’intérêt des collaborateurs sur le long terme. 

    Quels outils mettez-vous en place pour offrir cet espace? Comment mesurez-vous cette dimension? 

    Cultiver l’engagement par l’individualisation  

    L’intégration du plaisir au travail dans la stratégie d’entreprise ne se limite pas à offrir des conditions de travail agréables ou des avantages matériels. Pour Christophe Villemer, le vrai plaisir réside dans l’accomplissement de tâches qui ont du sens et qui sont en adéquation avec les compétences et les intérêts de chacun. C’est pourquoi Savoir-faire Linux privilégie des projets qui impliquent un apprentissage constant et un dépassement de soi. 

    Ce cadre exige une grande flexibilité organisationnelle, non seulement pour répondre aux besoins individuels, mais aussi pour maintenir un environnement de travail stimulant et respectueux des aspirations de chacun. Christophe Villemer reconnaît cependant que cette quête de plaisir nécessite une vigilance constante. Il faut être attentif au fait qu’un employé n’enchaîne pas des projets inintéressants avec des clients difficiles.  Cette attention portée aux besoins de chaque employé permet non seulement d’éviter l’épuisement, mais aussi de cultiver un sentiment de reconnaissance et d’appartenance, éléments clés pour un environnement de travail sain et productif. 

    « On veut garder cette individualisation du traitement de chaque personne, respecter le moteur de chacun […] essayer de trouver finalement dans chacun où est-ce qu’il va apporter le plus de valeur à l’entreprise et où est-ce qu’il va se sentir le plus à l’aise. » 

    Christophe souligne l’importance d’offrir un travail correspondant aux intérêts de chacun. Ils favorisent la flexibilité, l’individualisation des parcours et la rotation des projets. L’objectif est de permettre à chacun de s’épanouir, d’apprendre et de se dépasser dans un environnement stimulant.  

    En conclusion

    Les tâches réalisées au quotidien : le facteur-clé du plaisir au travail  

    L’intégration du plaisir au travail chez Savoir-faire Linux va bien au-delà des avantages matériels. Pour Christophe Villemer, le véritable plaisir réside dans l’accomplissement de tâches qui ont du sens et qui correspondent aux compétences et aux aspirations de chacun. Cela exige une flexibilité organisationnelle et une vigilance constante pour s’assurer que chaque employé se sente valorisé, tout en reconnaissant leur mobilité probable à terme.

    En respectant les motivations individuelles, l’entreprise crée un environnement de travail stimulant, propice à l’engagement et à la performance collective.

    Ce sujet du plaisir au travail vous intéresse? Joignez-vous à notre rendez-vous mensuel, la pause-café franco-canadienne.