Pourquoi le sujet du plaisir au travail?

A la recherche des facteurs-clé pour créer un environnement de travail positif, stimulant et performant

Notre expérience auprès des leaders d’affaires et technologiques dans des contextes de transformation nous a amenés à faire le constat suivant: les entreprises qui réussissent le mieux leur transformation ont un sentiment d’appartenance fort, des objectifs d’affaires clairs et partagés et du plaisir au travail.

C’est à partir de ce constat qu’est venu le projet d’explorer cette dimension du plaisir au travail en allant à la rencontre de chefs d’entreprise et d’experts qui s’intéressent à ce domaine.

    L’objectif de cette démarche est double:

    • Identifier les conditions, pratiques et indicateurs mis en place par ces entreprises afin de promouvoir un environnement de travail positif et stimulant;
    • Connecter avec des entreprises qui démontrent que c’est possible.

    Entrevue avec Anouk Trudel

    Lors d’une discussion riche et sincère, Anouk Trudel, dirigeante chevronnée, nous partage son expérience et sa réflexion à travers trois questions clés qui méritent d’être posées dans chaque organisation.

     

    Les points saillants de notre discussion 

    • Le plaisir au travail découle d’un alignement profond entre soi, ses valeurs et son environnement professionnel.
    • Ce plaisir se manifeste dans les petits moments du quotidien, bien plus que dans les grandes orientations stratégiques.
    • Il ne se décrète pas : il se cultive à travers un leadership humain, présent et bienveillant.
    • Instaurer une culture de plaisir au travail devient un véritable levier de performance et de résilience pour les équipes.

    As-tu du plaisir au travail ?

    La réponse ne se mesure pas seulement en éclats de rire ou en légèreté : elle repose sur l’alignement entre soi, ses valeurs et son environnement professionnel.

    C’est une dimension prioritaire. Si on n’a pas de plaisir, c’est très difficile de survivre avec le stress qui vient avec la fonction de direction.

    Dans les moments de stress – qui ne manquent jamais en entreprise – c’est le plaisir qui permet de rester debout, d’alléger la charge mentale et de créer un climat propice à la collaboration. Le plaisir, ici, n’est pas égoïste. Il est collectif, enraciné dans les connexions humaines et dans le sens partagé.

    Le plaisir, comme un jardin

    J’aime avoir un beau jardin… mais je déteste jardiner.

    Le plaisir, au travail comme dans le jardin, ne vient pas toujours de la tâche elle-même, mais de ce qu’elle permet, de ce qu’elle fait naître, de ce qu’elle rend possible.

    Certaines personnes prennent plaisir à arracher les mauvaises herbes. D’autres trouvent leur satisfaction dans le résultat, dans la vision du jardin en fleurs. Dans les deux cas, le sens donne du goût à l’effort.

    Comment ce plaisir se manifeste-t-il au quotidien, dans la stratégie, dans l’exécution ?

    C’est dans la tactique d’exécution plus que dans la stratégie que le plaisir s’incarne, selon notre invitée. Les grandes orientations organisationnelles sont souvent synonymes d’inconfort : elles nous forcent à sortir de notre zone de confort, à « stretch » notre potentiel. Le plaisir, lui, se vit dans le quotidien, dans les micro-moments :

    • Un rire entre collègues dans le corridor.
    • Une pause chocolat à la Saint-Valentin.
    • Le running gag qui revient à chaque rencontre.

    Ces moments tissent une culture, solidifient une équipe et permettent de traverser les périodes difficiles avec plus de résilience.

    Même dans la pandémie, malgré un stress extrême, on riait ensemble. Et ce sont ces moments-là que les équipes retiennent.

    Quels outils mets-tu en place pour créer un environnement propice au plaisir ?

    C’est ici que la magie opère : pas de recette formelle, pas de processus rigide. Le plaisir ne se décrète pas, il s’infuse grâce à la culture incarnée par la direction. Il se cultive par le leadership, par la présence, par l’intuition. Une marche dans les couloirs, une attention portée à l’ambiance, une main tendue pour faire rire le plus grognon du bureau… Le plaisir, c’est de distribuer du chocolat, de faire un barbecue, de s’assurer qu’on se retrouve ailleurs qu’autour d’un tableau Excel.

    Mais attention : tout cela repose sur un socle non négociable – le respect. L’humour, le jeu, la légèreté n’ont de sens que s’ils sont bienveillants.

    En Conclusion 

    Instaurer une culture de plaisir au travail: un levier de performance ?

    Sans tomber dans le dogme du bonheur obligatoire, notre invitée est formelle : le plaisir est un catalyseur de performance. Pas toujours mesurable, pas toujours visible, mais profondément impactant.

    La reconnaissance, la fierté, le sentiment de contribution… tous ces éléments nourrissent le plaisir et, par effet domino, renforcent l’engagement, la rétention et l’innovation.

    Ces trois questions – as-tu du plaisir ? Comment se manifeste-t-il ? Quels outils y contribuent ? – devraient figurer dans chaque diagnostic organisationnel, chaque plan stratégique. La culture de plaisir au travail est un pilier de la transformation d’entreprise.

    Alors vous, dirigeants, gestionnaires, collaborateurs : où se cache le plaisir dans votre quotidien ? Et comment le faites-vous fleurir ?

    Ce sujet du plaisir au travail vous intéresse? Joignez-vous à notre rendez-vous mensuel, la pause-café franco-canadienne.

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